CanCURE : poursuivre la lutte contre le VIH

28 novembre 2013

Le 28 novembre 2013

Des subventions totalisant plus de 10 millions de dollars ont été accordées pour des travaux de recherche visant la guérison du VIH

MONTRÉAL, le 28 novembre 2013 – Dans le but d’accélérer la découverte d’un traitement contre le VIH, le gouvernement du Canada annonce une subvention de 8,76 millions de dollars au professeur Éric A. Cohen, professeur à l’Université de Montréal et chercheur à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), qui dirigera une équipe de scientifiques canadiens et de collaborateurs internationaux d’expérience. La composition de cette équipe est un juste mélange de jeunesse et d’expérience, de spécialisations et d’expertises variées mais complémentaires. Une subvention de 2 millions de dollars est également accordée au professeur Hugo Soudeyns, de l’Université de Montréal et du CHU Sainte-Justine, qui étudie la transmission du VIH de la mère à l’enfant. La ministre de la Santé du Canada, l’Honorable Rona Ambrose, a fait l’annonce aujourd’hui de ces subventions, qui seront accordées par l’intermédiaire des Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation canadienne de recherche sur le SIDA, et l’International AIDS Society.

Le nom complet du CanCURE est le Consortium canadien de recherche sur la guérison du VIH. « La mission du programme CanCURE est de contribuer à l’effort mondial visant développer une stratégie de guérison du VIH ou tout au moins d’induire une rémission permanente de l’infection, explique le professeur Cohen. Nous mènerons un projet international de recherche dans le but de caractériser les mécanismes de latence et de persistance du VIH en présence de thérapies antirétrovirales, de développer des essais pour tester les traitements potentiels et créer des approches thérapeutiques novatrices qui pourront être mises à l’épreuve dans des essais cliniques humains. » La latence est la capacité d’un virus à demeurer en dormance dans l’organisme.

Les recherches de l’équipe CanCURE sont guidées par deux hypothèses centrales. « Notre première hypothèse est que la persistance du VIH en présence de traitement antirétroviral est due en grande partie aux interactions complexes entre le VIH, les lymphocytes T T CD4+ dans les tissus et les cellules myéloïdes, et que les interactions critiques virus-hôte pourraient être spécifiquement ciblées par une intervention visant à éliminer les réservoirs viraux. Notre deuxième hypothèse est qu’il faut d’abord renforcer l’immunité préexistante spécifique au VIH avant de réduire ou d’éliminer les réservoirs de VIH », explique le professeur Cohen. Les lymphocytes T CD4+ sont un type de globules blancs sanguins qui jouent un rôle clé dans le système immunitaire. Quand ils se raréfient, par exemple à cause d’une infection au VIH non traitée, l’organisme est vulnérable à des infections qu’il serait normalement capable de combattre. Les cellules myéloïdes se trouvent dans la moelle osseuse, dans le sang et dans d’autres tissus, dont ceux du cerveau, où le VIH peut se cacher.

La question des « réservoirs de VIH » est au cœur du projet de recherche mené par le professeur Soudeyns, dont l’équipe de recherche est située au CHU Sainte-Justine. « Notre projet a pour objectif de déterminer si la quantité de VIH qui demeure en latence dans le patient, malgré un traitement efficace, est plus basse chez les enfants qui ont été traités précocement avec des médicaments antirétroviraux que chez les enfants qui ont été traités plus tardivement. Nous ferons également des analyses sanguines pour mesurer les signes d’inflammation et pour comparer la réponse à l’infection au VIH en général chez les enfants traités précocement et tardivement, explique le professeur Soudeyns. Les résultats de ces études nous aideront à savoir si un traitement précoce intensif aux antirétroviraux peut réduire la quantité de VIH en latence ou, dans certains cas, éliminer complètement le VIH chez les enfants qui ont contracté le VIH par transmission mère-enfant. »

Les deux professeurs sont fièrement affiliés avec le Département de microbiologie, infectiologie et immunologie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Pour le recteur de l’Université de Montréal, le Dr Guy Breton, ces projets de recherche novateurs sont porteurs d’espoir : « On découvre progressivement des patients qui ont non seulement survécu au VIH-SIDA mais qui semblent en avoir guéri. C’est le résultat cumulé d’années de recherches de pointe, de compétition et de collégialité. C’est aussi le résultat des investissements considérables qui ont été faits en recherche par les gouvernements, les fondations, les universités, a-t-il déclaré. Les investissements qui sont annoncés aujourd’hui par le gouvernement du Canada nous rapprochent encore davantage du but. Et il est tout à fait possible de croire que le traitement qui terrassera enfin le VIH-SIDA sera découvert ici, par des chercheurs canadiens. L’Université de Montréal est très fière de voir ses établissements affiliés, l’Institut de recherches cliniques de Montréal et l’Hôpital Sainte-Justine obtenir la confiance des IRSC, dans la mise en œuvre de deux importants projets de recherche. »

Voir aussi d’autres informations à ce sujet sur le site des IRSC et le site de La Presse.