Hugo Soudeyns

Étude du rôle que jouent les lymphocytes T dans la défense de l’hôte
Directeur de département
Faculté de médecine - Département de microbiologie, infectiologie et immunologie
Roger-Gaudry, local P-621
514 343-6285
Professeur titulaire
Faculté de médecine - Département de pédiatrie
Professeur titulaire
Faculté de médecine - Département de microbiologie, infectiologie et immunologie
514 345-4931, poste 3907
514 345-4931, poste 3908

Expertise de recherche

Étude de la pathogenèse de l’hépatite C chez la femme enceinte et l’enfant

L’hépatite C est une maladie chronique du foie causée par un virus, le virus de l’hépatite C (VHC). Cette maladie, qui touche plus de 250,000 canadiens, peut mener à la cirrhose, à une dysfonction hépatique, et peut mener dans certain cas une transplantation du foie. L’hépatite C tend à s’aggraver après la grossesse chez la femme infectée. De plus, le VHC peut se transmettre à l’enfant durant la grossesse et l’accouchement. Les travaux du Dr Soudeyns et de son équipe visent à mieux comprendre les mécanismes qui mènent à l’aggravation de l’hépatite, à définir le rôle du système immunitaire dans le contrôle de la maladie, et à circonscrire la manière exacte (où, quand et comment) par laquelle le VHC passe de la mère à l’enfant. Le but ultime de ces recherches est d’améliorer la prise en charge de l’hépatite C chez la femme enceinte et de prévenir la transmission à l’enfant. Comme il existe maintenant des médicaments efficaces qui permettent de guérir l’infection à VHC, on doit aussi mieux définir la place que tiendront ces traitements chez la mère et l’enfant.

Étude de la rémission à long terme de l’infection à VIH chez l’enfant et l’adolescent

Comme le VHC, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), ou virus du sida, peut se transmettre de la mère à l’enfant lors de la grossesse, de l’accouchement ou via l’allaitement. On possède depuis plusieurs années des médicaments qui, lorsqu’administrés à la femme enceinte puis au nouveau-né, permettent de prévenir la transmission mère-enfant du VIH dans la grande majorité des cas. Il arrive cependant encore que les enfants contractent néanmoins l’infection. Chez ces enfants, on pense que l’administration de puissantes combinaisons de ces médicaments antiviraux dans les premières heures de vie pourrait permettre de mieux contrôler l’infection à VIH à long terme. C’est ce qui semble s’être produit dans le cas du « bébé du Mississippi », une fillette qui a réussi à tenir le VIH en échec pendant plus de 2 ans même après l’interruption de son traitement. On observe aussi de telles rémissions à long terme chez une minorité adolescents, qui sont également capables de contrôler le VIH en absence de médicaments. La compréhension du ou des mécanismes par lesquels ce genre de rémission durable se produit pourrait ouvrir la porte à de nouvelles manières de gérer l’infection à VIH chez nos jeunes patients. Dans le cadre de l’étude EPIC4, le Dr Soudeyns, son équipe et ses collaborateurs au Canada et aux États-Unis poursuivent plusieurs pistes, dont celle de l’existence de réponses immunitaires dites «non-conventionnelles» qui pourraient jouer un rôle-clé dans ce processus.

Étude de la reconstitution de l’Immunité antivirale chez l’enfant transplanté

La greffe de cellules souches hématopoïétiques est communément utilisée pour reconstituer le système sanguin et le système immunitaire chez les enfants leucémiques qui ont été traités au moyen de chimiothérapie et de radiothérapie. Ces cellules souches peuvent provenir de la moelle osseuse d’un donneur compatible ou apparenté, ou bien du sang de cordon ombilical (SCO). Suite à une telle greffe, l’enfant leucémique doit faire face à plusieurs complications cliniques potentiellement dangereuses : le rejet du greffon (échec de la prise de la greffe), la maladie du greffon contre l’hôte, la rechute de la leucémie, et les infections opportunistes, souvent causées par des virus qui sont inoffensifs pour la plupart des gens en santé. Cette susceptibilité aux infections est causée en partie par la lenteur de la reconstitution du système immunitaire chez le jeune greffé de moelle ou de cordon, reconstitution qui prend parfois plusieurs mois. Les travaux du Dr Soudeyns et de son équipe visent à comprendre les mécanismes qui retardent cette reconstitution et à identifier précocement les enfants qui sont le plus à risque de développer des complications infectieuses et/ou des rechutes de leucémie, dans le but de mettre de nouveaux outils et modes d’interventions entre les mains des médecins oncologues et transplanteurs

Biographie

Le Dr Soudeyns a obtenu son doctorat de l’Université McGill en 1997 sous la supervision du Dr Rafick-Pierre Sékaly. Il a par la suite complété une formation postdoctorale au Centre hospitalier universitaire Vaudois à Lausanne sous la gouverne du Dr Giuseppe Pantaleo. Dr Soudeyns a également été formé au sein de l’équipe du Dr Anthony S. Fauci au National Institutes of Health (NIH). De retour à Montréal en 2000, Dr Soudeyns s’est joint au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, où il œuvre toujours aujourd’hui. Spécialiste des infections virales chroniques et du VIH-sida, ses intérêts de recherche sont focalisés sur l’étude du rôle que jouent les lymphocytes T dans la défense de l’hôte. Faisant appel à des techniques de pointe en immunologie, en virologie et en biologie moléculaire (cytométrie en flux; séquençage à haut débit; génomique sur cellules individuelles), Dr Soudeyns et son équipe s’intéressent particulièrement à l’influence qu’ont les réponses immunitaires humorales et cellulaires de la mère et de l’enfant sur la transmission verticale du VIH et du virus de l’hépatite C (VHC). Ils ont bénéficié au cours des ans du soutien d’agences subventionnaires reconnues (IRSC; CANFAR; Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation; Bill & Melinda Gates Foundation; FRQS). Dr Soudeyns et ses collaborateurs étudient également la reconstitution des réponses immunitaires antivirales chez les receveurs pédiatriques de transplantations de moelle et de sang de cordon ombilical. Enfin, leurs travaux récents visent à mieux comprendre l’impact de l’administration d’agents antirétroviraux sur le développement de la compétence immunitaire chez les enfants nés de mères infectées par le VIH, avec à la clé l’objectif de mieux contrôler, voire de guérir, cette sérieuse maladie.

Affiliations de recherche UdeM

Formations

1999 - Postdoctorat - Immunologie,Pathologie générale
Centre hospitalier universitaire Vaudois (Suisse)
1997 - PhD - Immunologie,Microbiologie
Université McGill (Canada)

Pour en savoir plus

Prix et distinctions

  • Prix Justine (contribution exceptionnelle), CHU Sainte-Justine, Montréal, Québec, 2011.
  • Thèse doctorale choisie pour la liste d'honneur du doyen, Université McGill, 1997.
  • Prix du jeune chercheur (sciences fondamentales), Association canadienne de recherche sur le VIH, 1996.

Publications

Publications choisies

  • Ajaykumar A, Soudeyns H, Kakkar F, Brophy J, Bitnun A, Alimenti A, Albert AYK, Money DM, Côté HCF, CIHR Team in Cellular Aging and HIV Comorbidities in Women and Children (CARMA). 2017. Leukocyte telomere length at birth and during the early life of HIV-exposed uninfected children following in utero exposure to antiretrovirals. J Infect Dis (sous presse).
  • Fauteux-Daniel S, Larouche A, Calderon V, Boulais J, Béland C, Ransy DG, Boucher M, Lamarre V, Lapointe N, Boucoiran I, Le Campion A, Soudeyns H. 2017. Vertical transmission of hepatitis C virus: variable transmission bottleneck and evidence of mid-gestation in utero infection. J Virol 91: e01372-17.
  • Arts EJ, Gatignol A, Mouland AJ, Liang C, Götte M, Soudeyns H. 2017. Tribute to Mark Wainberg. Retrovirology 14: 38.
  • Abdel-Hakeem M, Boisvert M, Bruneau J, Soudeyns H, Shoukry N. 2017. Selective expansion of high functional avidity memory CD8 T cell clonotypes during hepatitis C virus reinfection and clearance. PLoS Pathogens 13: e1006191.
  • Soudeyns H. 2015. Understanding risk factors for incident maternal HIV-1 infection. AIDS 29: 2053-2054.