Le réputé professeur Yves Brun sera conférencier le 2 novembre au symposium sur le microbiote, organisé par la Faculté de médecine de l’UdeM, qui l’accueillera en janvier prochain.
Le 1er Symposium sur le microbiote, qui réunira d’éminents chercheurs le vendredi 2 novembre à l’Université de Montréal, sera l’occasion pour le professeur Yves Brun de faire connaissance avec de nombreux collègues qu’il côtoiera à compter de janvier prochain: il sera conférencier à cette rencontre organisée à l’occasion du 175e anniversaire de la Faculté de médecine.
En effet, celui qui est actuellement professeur de biologie à la Chaire Clyde Culbertson et professeur distingué à l’Université de l’Indiana à Bloomington rejoindra, dès 2019, les rangs du Département de microbiologie, infectiologie et immunologie de l’UdeM. Il sera titulaire de la Chaire de recherche Canada 150 sur la biologie cellulaire bactérienne.
Le monde caché des bactéries
À l’occasion de ce symposium, le spécialiste de la microbiologie prononcera une conférence plénière où il abordera le monde caché des bactéries sous l’angle de ses deux champs de recherche: comment les bactéries parviennent à se lier à une surface pour la coloniser et de quelles façons elles se métamorphosent.
«Je décrirai les nouveaux outils pour l’étude des bactéries par microscopie, avec des exemples allant de la croissance et la morphogenèse bactérienne à la production de bioadhésifs pour l’attachement des bactéries aux surfaces lors de la formation de biofilms», a-t-il indiqué au cours d’une entrevue téléphonique.
En 2006, Yves Brun et son équipe de recherche multidisciplinaire ont fait une importante découverte: afin de parvenir à s’accrocher à une paroi – comme l’intestin –, une bactérie nommée Caulobacter produit une sorte de colle très résistante dès qu’elle entre en contact avec cette surface et à laquelle plusieurs milliards de bactéries se greffent pour constituer une colonie, aussi appelée «biofilm».
«L’apparition d’un biofilm est préoccupante, notamment chez l’humain, car elle peut être une source d’infections, explique Yves Brun. Et l’an dernier, nous avons découvert le sens du toucher de cette bactérie: la cellule projette cette colle un peu comme on lance une ligne à pêche et, lorsqu’elle atteint une surface, elle mord et s’y agrippe.»
Le professeur Brun a aussi imaginé une méthode par microscopie pour marquer, par fluorescence, la manière dont le mur qui maintient la forme des cellules bactériennes – le peptidoglycane – est synthétisé pour permettre la division cellulaire. Cette méthode est désormais utilisée à travers le monde.
«Elle permet de comprendre la croissance de la bactérie, sa division et sa morphogenèse, mentionne le scientifique. Ce mur cellulaire demeure l’une des meilleures cibles pour élaborer de nouveaux médicaments capables de faire fi de la résistance aux antibiotiques.»