Les moustiques pourraient transmettre des virus aux Inuits

10 février 2021

UdeMNouvelles | Le 9 février 2021 | Mathieu-Robert Sauvé

Carol-Anne Villeneuve (titulaire du baccalauréat en microbiologie et immunologie – spécialisation microbiologie environnementale) a identifié cinq nouvelles espèces de moustiques dans le Grand Nord canadien. Certaines pourraient transmettre des virus aux humains.

Dans le cadre de son projet de doctorat sur les insectes piqueurs dans l’Arctique canadien, Carol-Anne Villeneuve prête littéralement son corps à la science. «Ma présence suffit à attirer les moustiques et je les attrape au filet. Je peux ensuite les identifier et les examiner», dit la chercheuse de l’Université de Montréal qui travaille sous la direction du DPatrick A. Leighton, professeur à la Faculté de médecine vétérinaire.

Plus de 10 000 maringouins font actuellement partie de son échantillonnage; un total qui augmentera significativement à la prochaine saison si les conditions sanitaires lui permettent de repartir à la chasse. Son terrain d’investigation est reconnu pour sa courte saison d’été, durant laquelle des milliards d’insectes se livrent une compétition acharnée autour des rares animaux à sang chaud sur lesquels ils peuvent ponctionner quelques microlitres d’hémoglobine servant à alimenter leurs œufs. Or, on sait depuis quelques années que les moustiques sont porteurs d’une classe de virus potentiellement pathogènes pour les populations humaines, les adénovirus. Mais les recherches sur ce sujet sont peu nombreuses et peu concluantes. De plus, les travaux de recherche accessibles par les revues scientifiques sont dépassés en raison du fait que les changements climatiques ont une influence sur la progression des populations entomologiques vers le nord.

«On croyait jusqu’à récemment que seulement trois espèces de moustiques se trouvaient par exemple dans la région de Kuujjuaq. Mes recherches ont permis d’en identifier cinq de plus», mentionne l’étudiante. Reste à savoir lesquelles sont les plus dangereuses pour les humains.

Virus pathogènes

L’exposition aux virus a été démontrée par des tests de séroprévalence dans le nord du continent. La maladie qu’on craint le plus est l’encéphalite, note Carol-Anne Villeneuve. L’origine de ce mal potentiellement mortel provient des virus du sérogroupe californien, particulièrement sensible au réchauffement climatique. Dans les cas moins graves, les symptômes d’une infection sont assez semblables à ceux d’un rhume ou d’une grippe saisonnière, ce qui rend la source de l’infection difficile à déterminer.

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