Soigner autrement qu’avec la greffe de cornée

27 mai 2021
UdeMNouvelles | Le 26 mai 2021

 

Les trois chercheuses du CRHMR, qui sont aussi professeures titulaires à l’Université de Montréal, unissent leurs efforts afin d’atténuer la pénurie de cornées et les problèmes de rejet immunitaire associés.

Les trois chercheuses du CRHMR, qui sont aussi professeures titulaires à l’Université de Montréal, unissent leurs efforts afin d’atténuer la pénurie de cornées et les problèmes de rejet immunitaire associés.

Crédit : Getty

Une équipe interdisciplinaire de scientifiques et de cliniciens a conçu des implants cornéens à partir d’analogues de collagène.


Une nouvelle approche en ophtalmologie qui offre une solution à la transplantation cornéenne vient d’être découverte par un consortium international de chercheurs dont font partie May Griffith, la Dre Isabelle Brunette et Sylvie Lesage, chercheuses au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (CRHMR), établissement hospitalier affilié à l’Université de Montréal et faisant partie du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal. Les résultats de ce projet multinational viennent d’être publiés dans Communications Biology, un nouveau journal de la revue Nature.

La greffe de cornée, une intervention recherchée et délicate

Mondialement, ce sont près de 13 millions de personnes aveugles en raison d’une maladie cornéenne qui attendent de recouvrer la vue grâce à une transplantation. Malheureusement, seulement 1 sur 70 le pourra grâce à cette chirurgie ophtalmique en raison d’une importante pénurie de cornées provenant de donneurs humains.

De plus, les taux de réussite des greffes effectuées, qui sont de 85 à 90 % au cours des deux premières années, chutent à 60 % après cinq ans. Chez les patients présentant de l’inflammation ou des dommages graves à la cornée, le risque de rejet du greffon s’élève à plus de 70 %, ce qui rend les options de traitement pour ces personnes très limitées.

Les trois chercheuses du CRHMR, qui sont aussi professeures titulaires à l’Université de Montréal (Département d’ophtalmologie pour les professeures Griffith et Brunette et Département de microbiologie, infectiologie et immunologie pour la professeure Lesage), unissent leurs efforts afin d’atténuer la pénurie de cornées et les problèmes de rejet immunitaire associés. «Nous conjuguons nos actions avec des chercheurs et des experts de plusieurs pays afin de permettre aux personnes atteintes de maladies de la cornée de retrouver la vue ainsi qu’une meilleure qualité de vie», renchérissent-elles.

Le potentiel des implants cornéens issus de biomatériaux

Antérieurement, il a été démontré que la régénération cornéenne peut agir comme solution thérapeutique à la greffe de donneur. En effet, en utilisant des implants composés de biomatériaux, la cornée humaine peut être amenée à se régénérer. Cependant, la survie à long terme de ces implants peut être entravée par une inflammation et conduire ainsi à un échec de l’implant.

Dans cette étude, l’équipe interdisciplinaire de scientifiques et de cliniciens a conçu des implants cornéens à partir d’analogues de collagène. Ce biomatériau, plus facile à fabriquer, a un grand potentiel d’utilisation clinique.

En effet, le consortium de chercheurs a montré que les implants cornéens comprenant des analogues de collagène et de la phosphorylcholine (2-méthacryloyloxyéthylphosphorylcholine ou MPC), faciles à produire à faible coût, peuvent supprimer l’inflammation et permettre la régénération tissulaire in situ dans des études précliniques.

La présente découverte est donc une option prometteuse pour les patients atteints d’une maladie de la cornée et en attente d’une greffe. C’est ce que la poursuite de l’évaluation clinique de ces implants chez les humains permettra de démontrer prochainement.

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https://nouvelles.umontreal.ca/article/2021/05/26/soigner-autrement-qu-avec-la-greffe-de-cornee/